Marc Fesneau : « Il n'y a personne qui a la majorité absolue. Il ne faut pas faire semblant »

Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates à l'Assemblée nationale et premier vice-président du MoDem, était hier soir l'invité de RFI et France 24 pour s'exprimer après la chute du Premier ministre et de son gouvernement. 

Dans un moment politique d’une rare intensité, et alors que la démission de François Bayrou et la chute du gouvernement sont scellées, Marc Fesneau a tenu à rappeler l’essentiel : la responsabilité. Au poste de Premier ministre, François Bayrou a pu faire « progresser la question de la dette et du déficit dans l'opinion publique et peut-être dans l'écosystème politique »

Nous produisons le chaos et le chaos vient entretenir les extrêmes. Donc on entretient un cercle non vertueux qui amène étape par étape le pays au chaos. Notre responsabilité, c’est d’éviter cela.

La politique ne peut pas se réduire à des coups bas ou à des postures médiatiques. « Quand vous insultez les gens, vous ne créez pas les conditions de la confiance et du dialogue. [...] Ce n’est pas digne du débat politique de se comporter ainsi quand on aspire à gouverner. » Ce rappel de Marc Fesneau traduit une exigence : si nous voulons bâtir des compromis, il faut d’abord s’interdire d’humilier, de blesser, de caricaturer. La dignité dans le débat est la condition première de la confiance.

Je pense que les partis politiques sont tiraillés entre l'esprit de responsabilité et l'esprit d'irresponsabilité, ou le court terme et le moyen et le long terme. 

Or, trop souvent, les forces politiques se réfugient dans le confort de l’irresponsabilité. « Le confort pour tout le monde aujourd’hui, c’est de dire : “Moi je ne gouverne pas, je vous laisse faire, je vous laisse vous effondrer et j’espère en tirer les marrons du feu.” » Ce cynisme, qui consiste à miser sur l’échec du pays pour espérer engranger des voix demain, mine la République et prépare l’avènement des extrêmes.

Face à cela, l’exigence de stabilité devient une urgence nationale. Comme le rappelle notre premier vice-président : « ce pays a besoin de stabilité, pas pour le plaisir de durer » mais parce que « la stabilité crée les conditions de la croissance. » 

Certains prônent la fuite en avant, dissolution ou destitution. Mais, comme l’affirme Marc Fesneau avec gravité : 

Ceux qui prônent dissolution puis destitution, ils prônent en fait six mois de chaos. Vous croyez que ça va aller mieux avec six mois de chaos ? 

L’irresponsabilité, là encore, se pare de l’illusion démocratique pour masquer une stratégie de rupture sans issue, « c'est le chaos promis au bout » .

Le MoDem, à travers son premier vice-président, rappelle aussi une évidence que d’aucun semble avoir oubliée : 

Les Français ont voté. Ils nous ont renvoyés à une forme d’émiettement mais la vérité, c’est que la société française est émiettée.

Dissoudre l’Assemblée ou précipiter une présidentielle ne changera pas cette réalité. L’émiettement est le reflet d’un pays fracturé, et la seule réponse possible est de travailler, patiemment, à des compromis sincères.

Les clés sont dans les mains de l'Assemblée nationale.

Cela exige une classe politique à la hauteur. Or, constate Marc Fesneau, « nous avons une classe politique qui est lâche, court-termiste. Elle manque singulièrement de personnalités qui viennent dans le débat public [...] essayer de relever le niveau et dire : je lève le nez du bas de l’horizon pour regarder ce que je veux pour la France. Je vois beaucoup de boutiquiers. » Cette critique n’est pas une condamnation désespérée, mais une invitation à l’élévation. La politique doit cesser d’être un marché d’intérêts pour redevenir un lieu d’idées et de responsabilités partagées.

Le MoDem, par la voix de Marc Fesneau, appelle donc à sortir de la tentation du chaos et à renouer avec l’esprit de responsabilité. Non pas pour protéger un camp ou préserver des carrières, mais pour éviter que la République ne sombre dans un désordre dont seuls les extrêmes tireraient profit. La stabilité, le compromis, la dignité du débat : voilà les clés que nous devons collectivement saisir.

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