Retour sur le banquet de rentrée de Jean-Noël Barrot à Châteaufort

La politique, ce sont les idées, mais aussi et surtout l’attention portée aux autres. C’est en tant que représentant des Yvelines que le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères recevait ce dimanche : le lieu, le domaine d’Ors, à Châteaufort, nous transportait naturellement hors du temps, cour de ferme et ancien château niché dans la verdure. Et de temps, il en a été question : celui de l’urgence politique, à la veille d’un vote décisif pour le pays, celui, plus long, des générations à venir, auquel nous devons impérativement penser dès à présent. Les jeunes enfants étaient là, ceux de Jean-Noël Barrot, ceux des Yvelinois ou des adhérents d’autres régions, venus nombreux pour ce banquet convivial.

La réflexion, puissante et nécessaire, a résonné dans une ambiance détendue et familiale. L’ouverture de la journée, par un humoriste, a rappelé que l’on peut et doit aussi, dans les situations les plus graves, garder la distance et l’esprit critique. Puis, les mots de François Sureau ont rappelé que l’état du monde nous oblige à la responsabilité. C’est ce que Jean-Noël Barrot a clairement fait entendre, dans son discours : pour reprendre l’expression du général de Gaulle, la France n’est vraiment elle-même que dans la grandeur et par son génie propre. Léon Marchand, les athlètes paralympiques, les ingénieurs de la tech, les astronautes, doivent rayonner comme des modèles. Si la France baisse les bras, alors elle sera prise en tenaille entre les grandes puissances qui ne connaissent plus que le rapport de force brutal.

Jean-Noël Barrot n’a pas éludé la singularité du moment, veille du vote en responsabilité des députés et a souligné que l’on ne pouvait pas reprocher au Premier ministre François Bayrou d’avoir alerté sur la gravité de la dette, ni d’avoir sollicité ce vote à l’Assemblée. Avec constance, depuis les années 1990, François Bayrou a mis en lumière la question de la dette, absolument cruciale pour l’avenir de nos enfants. Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères a affirmé qu’il serait dramatique de voir les extrêmes arriver au pouvoir, eux qui voient leurs scores prospérer sur l’irresponsabilité de leurs promesses sans fondement. Que ce serait-il passé si Marine Le Pen avait exercé le pouvoir, en 2017 ou en 2022, lance-t-il. Où en serait la France ? Sortie de l’euro, marginalisée, définitivement hors-jeu. N’oublions pas les valeurs qui guident l’action, conscience, responsabilité, et la plus grande arme, celle du cœur : une société ne tient que par l’organisation de ses solidarités.

Après le banquet – saucisses-frites, cookies – la discussion s’est poursuivie au café, avec un dialogue entre Jean-Louis Bourlanges et l’économiste Antoine Foucher. Comment faire en sorte que la charge de la dette ne pèse pas autant sur les actifs ? Comment faire en sorte que toutes les catégories contribuent, à leur juste mesure ? C’est la question centrale de ce livre stimulant, qui plaide pour un nouveau contrat social, fondé sur le travail. Le travail est, en définitive, d’après l’auteur, ce qui nous divise le moins. Comment bâtir une société du travail, qui permette de conjuguer l’épanouissement individuel et la recherche de biens communs ? Dans une ambiance conviviale et animée, les nombreuses questions ont montré à quel point ce débat est d’actualité.